3 bonnes raisons de découvrir ABU DHABI

L'autre mégapole des Emirats est en passe d'éclipser Dubaï, sa rivale. Atolls déserts, campements sauvages, promesses de musées fabuleux: une destination à explorer. En pionnier.

En moins de cinquante ans, les Emiriens ont troqué leurs chameaux pour des Mercedes rutilantes et la tente bédouine pour d'orgueilleux gratte-ciel. Grâce à ses réserves d'or noir, Abou Dhabi est la plus riche des capitales arabes. Jusqu'à présent, c'était aussi la plus discrète. Mais le succès des investissements pharaoniques de Dubaï lui a donné des idées. Dubaï la rivale accueille 5 millions de touristes par an? Soit. Abou Dhabi peut, veut faire mieux. Son ambition affichée: devenir la mégapole culturelle du Moyen-Orient. Oui, le petit émirat voit grand - il est en train de faire surgir une Atlantide de la culture, un rêve de cité idéale. D'ici à 2012, quatre musées fabuleux signés par les stars internationales de l'architecture vont sortir des sables. Un Guggenheim Abu Dhabi imaginé par Frank Gehry et un nouveau Louvre dessiné par Jean Nouvel côtoieront le Centre des arts vivants de Zaha Hadid et le Musée maritime du Japonais Tadao Ando. Les maquettes, exposées à l'Emirates Palace d'Abou Dhabi, attirent déjà le monde entier. Et, pour la première fois cette année, une foire d'art contemporain s'y déplace. ArtParis AbuDhabi réunit 47 galeries, exposant peinture, sculpture, photo, vidéo. Profitez de cet événement pour découvrir, avant la foule, les trésors d'une terre mystérieuse.

1. Promenade sur la Corniche et shopping en centre-ville
C'est de très bonne heure qu'il faut partir à la découverte de ce qui fut autrefois un petit village de pêcheurs et de chasseurs de perles. Construite sur une île déserte en forme de T, Abou Dhabi est aujourd'hui une métropole ultramoderne, en perpétuelle mutation, où les chauffeurs de taxi se perdent régulièrement - chantiers obligent: soyez indulgents! Principale attraction de cette cité assez verdoyante: la Corniche, sorte de Promenade des Anglais locale qui borde le golfe Persique le long de l'éclatante «skyline», collier de gratte-ciel miroirs devenu la marque de fabrique de la ville. En contrebas, au bord des plages, on peut faire trempette tôt le matin dans une eau limpide: un bonheur, puisque la température oscille entre 23 et 30 degrés toute l'année. Au bout sur la droite, la balade mène au Marina Mall, à pic sur la mer: le shopping dans cet immense centre commercial est l'un des passe-temps favoris des habitants, et on peut y faire quelques bonnes affaires. D'ici à décembre, une patinoire et une piste de ski y verront le jour. Cette ville est réellement paradisiaque, à ce détail près: les Emiriennes sont ici les grandes absentes. Drapées de noir sur les plages publiques, elles ne s'y baignent pas. Il est impossible à un(e) touriste de les approcher. Autre précision utile: ici, on ne s'embrasse pas dans la rue, sous peine d'amende.

2. Croisière et plongée aux Desert Islands
Au large de la ville flottent quelque 500 atolls désertiques, peuplés d'oiseaux - faucons, grues... - et de tortues géantes... Aujourd'hui, on s'y rend en bateau privé, pour amarrer le temps d'un pique-nique et d'un plongeon entre amis. Mettez le cap sur l'île Sir Bani Yas. On peut voir les célèbres tortues vertes du Golfe qui viennent ici se reproduire et, avec beaucoup (!) de chance, surprendre des petites baleines à l'heure de la sieste. Adeptes du snorkelling, jetez-vous à l'eau: près du massif corallien ondulent pas moins de 35 espèces de poissons exotiques. Les fonds sont splendides; l'onde, cristalline. Le gouvernement d'Abou Dhabi s'est donné trois ans pour transformer l'archipel des Desert Islands en un vaste sanctuaire naturel, sous la bannière «zéro carbone, zéro déchets». Sir Bani Yas en sera le point d'entrée. Un hôtel y ouvre en décembre. Plus tard, le Parc national d'Arabie y sera la plus grande réserve naturelle... de golf! Eh oui, les Emiriens sont des fanas du green, et swinguent sans complexe en plein cagnard.

3. Al-Aïn, Liwa: escapades dans le désert
A quelques heures de route de la ville, on trouve deux oasis célèbres. Au nord, la coquette Al-Aïn, lovée au pied du djebel Hafeet, est cernée par les plus grandes plantations de palmiers du pays. Une promenade s'impose sur ces terres ombragées, regorgeant de dattes sucrées à souhait, bordées de murets ocre et irriguées par un cours d'eau souterrain - qui draine l'eau des montagnes. A la sortie d'Al-Aïn, ne ratez pas le dernier marché aux chameaux du pays. Et demandez à voir les animaux de course, qui se font de plus en plus rares. La balade se clôt par une ascension du djebel Hafeet, pour vous baigner dans les eaux chaudes du parc de Green Mubazzarah. Dans un tout autre style, l'échappée belle vers l'oasis de Liwa mène droit dans le désert: on peut s'y livrer à des courses de quads, dîner aux chandelles sous une tente plantée au milieu des dunes ou partir pour un safari jusqu'à des campements bédouins tout proches. Une troisième oasis, Qasr al-Sarab, naîtra en 2009 près de Liwa, autour d'un hôtel cinq étoiles qui sera, dit-on, le plus luxueux jamais construit dans le désert.


Pratique
Où dormir?
Allergiques aux grands hôtels, passez votre chemin: ici, pas de B & B.

Emirates Palace
302 chambres «oversize» et 92 suites, marbre et dorures à tous les étages, deux piscines immenses, la plus belle plage privée du pays... Cet établissement, l'un des plus luxueux du Moyen-Orient, offre un spa d'un raffinement absolu.
Nuit à partir de 250 €; soins spa à partir de 80 €. 00-971- 26-90- 90-00; www.emiratespalace.com

Mercure Grand Jebel Hafeet
Incroyable hôtel agrippé à la roche du djebel Hafeet (montagne Hafeet), du côté d'Al-Aïn, où il fait en général 10 degrés de moins que dans la plaine. Une escapade oxygénante.
A partir de 110 €. 00-971-37-83-88-88; www.mercure.com

Oasis Residence
Seule solution de rechange à l'hôtellerie de luxe, cette agence vous propose des nuits en résidence meublée, à louer à la journée, à la semaine ou au mois.
A partir de 80 €/j. 00- 971-36-41-70-00; ossidoss@eim.net.ae

Shangri-La
Immense complexe au luxe inouï (chambres de 45 m2 au minimum), au bord d'une jolie crique. On circule entre les chambres en barque, sur un cours d'eau artificiel.
A partir de 180 € (offre spéciale d'ouverture). www.shangri-la.com


Où manger?
Al Safina Dhow
Ce boutre amarré sur le front de mer appartenait autrefois à Cheikh Zayed. On y déguste crevettes et langoustes au cours d'une croisière de deux heures le long de la Corniche.
Comptez 50 €.

Havana Café
Un joli café avec vue sur le front de mer, où l'on sert de copieux lunchs.
A partir de 12 €.

Mezzaluna
Délicieux restaurant italien de l'Emirates Palace. Pâtes maison saupoudrées de truffe, poissons d'une finesse fondante: probablement la meilleure cuisine de la ville.
A partir de 30 €.

Lebanese Flower
Un petit libanais au pied des tours, qui sert de succulentes grillades de viande et de poisson. Service attentif et rapide.
A partir de 10 €.


Où boire un verre?
Marrakesh. Groupes de musique et de danse du ventre au restaurant marocain du Millennium Hotel. Pour une soirée exotique. Compter 22 €.

Jazz Bar. Le meilleur club d'Abou Dhabi. On y écoute un très bon groupe de jazz d'Afrique du Sud. Dans l'hôtel Hilton.


A voir
L'hôpital pour faucons
A une demi-heure de la ville, cet hospice pour rapaces sacrés laisse admirer ses pensionnaires. On peut s'initier à les faire voler (28 €).
00-971-25-75-51-55; www.falconhospital.com

Abu Dhabi Golf Club
Un 18-trous flambant neuf. Trois cafés, deux restaurants, un fitness club et une piscine.
00-971-25-58-89-90; www.adgolfclub.com

Wild Wadi
On peut passer la journée dans cet immense parc d'attractions aquatique. A une heure d'Abou Dhabi, vers Dubaï.
www.jumeirah.com/en/Hotels-and-Resorts/Wild-Wadi1/
35 € l'entrée; 25 € pour les enfants.


Par Cécile Allegra, publié le 29/10/2007
http://www.lexpress.fr/styles/voyage/3-bonnes-et-belles-raisons-de-decouvrir-abou-dhabi_474753.html